Descriptive, Moral, and Normative StatementsWhat are moral theories

La loi de Hume (the is-ought problem)

David Hume affirme qu’il n’est pas possible de dériver une conclusion ‘devrait’ (ought) d’un ensemble de prémisses entièrement factuelles ou ‘est’ (is). Pourquoi ? Eh bien, voici un exemple :

  1. Les humains meurent si on les électrocute (descriptif)
  2. Tim est humain (Descriptif). Donc,
  3. Tu ne devrais pas électrocuter Tim (Moral)

Cela ressemble à un argument déductif valide, mais remarquer comme la prémisse 1 et 2 n’impliquent pas la conclusion 3. Supposons que vous soyez un bourreau quelque part qui utilise la chaise électrique et que Tim est été condamné pour meurtre. Vous pourriez bien être d’accord avec les propositions 1 et 2. Après tout, c’est pour cela que vous utilisez la chaise électrique. Et vous ne feriez pas une erreur logique si vous déniez la conclusion.

transcript

Armé des distinctions et définitions introduites dans la dernière vidéo, regardons un passage légèrement compliqué d’un grand philosophe des lumières écossaises, David Hume.

Dans tous les systèmes de moralité que j’ai rencontrés jusqu’ici, j’ai toujours remarqué que l’auteur procède quelque temps de la manière ordinaire de raisonner, et établit l’existence d’un Dieu, ou fait des observations, concernant les affaires humaines ; quand soudain je suis étonné de trouver qu’au lieu de rencontrer les copules habituelles est et n’est pas, je ne trouve aucune proposition qui ne soit connectée avec des doit ou ne doit pas.
In every system of morality, which I have hitherto met with, I have always remarked, that the author proceeds for some time in the ordinary way of reasoning, and establishes the being of a God, or makes observations concerning human affairs; when of a sudden I am surprised to find, that instead of the usual copulations of propositions, is, and is not, I meet with no proposition that is not connected with an ought, or an ought not.

OK, arrêtons-nous-là. Quelle est jusqu’ici l’affirmation de Hume ? Eh bien, il dit que les philosophes concernés par la moralité commencent leur propos par des propositions descriptives, et sans avertissement ou explication, se mettent à utiliser des propositions morales.

Ils passent de termes descriptifs, est et n’est pas, aux termes moraux devraient ou ne devraient pas. OK, continuons.

Ce changement est imperceptible, mais a néanmoins de grandes conséquences. Car comme ce doit ou ne doit pas exprime quelque nouvelle relation ou affirmation, il est nécessaire que celle-ci soit observée et expliquée, et qu’en même temps une raison soit donnée pour ce qui semble tout à fait inconcevable, que cette relation puisse être une déduction d’autres qui en sont entièrement différentes
This change is imperceptible; but is, however, of the last consequence. For as this ought, or ought not, expresses some new relation or affirmation, ’tis necessary that it should be observed and explained; and at the same time that a reason should be given, for what seems altogether inconceivable, how this new relation can be a deduction from others, which are entirely different from it.

L’affirmation de Hume est que vous ne pouvez dériver une conclusion’devrait’ de prémisses toutes factuelles. Et pourquoi non ? Eh bien, voici un exemple :

  1. Les humains meurent si on les électrocute (descriptif)
  2. Tim est humain (Descriptif). Donc,
  3. Tu ne devrais pas électrocuter Tim (Moral)

Cela ressemble à un argument déductif correct, mais notez que vous pouvez accepter les prémisses 1 et 2 et ne pas accepter la conclusion 3. Les prémisses 1 et 2 n’impliquent pas 3. Supposons que vous soyez un bourreau quelque part qui utilise la chaise électrique et que Tim est été condamné pour meurtre. Vous pourriez bien être d’accord avec les propositions 1 et 2. Après tout, c’est pour cela que vous utilisez la chaise électrique. Et vous ne feriez pas une erreur logique si vous déniez la conclusion.

Notez que vous n’avez pas besoin d’être favorabls à la peine capitale pour voir que cet argument est invalide. Vous pourriez penser que le bourreau ou le système sont pervertis, mais ça ne fait pas partie de l’évaluation de l’argument. Pourquoi cela importe-t-il ? Eh bien, les gens passent leur temps à de tenter de tirer des conclusions morales de prémisses factuelles.

voici un exemple, les humains ont évolué pour manger de la viande. Nous avons des canines et ainsi de suite. Donc, on devrait manger de la viande. La fonction naturelle du sexe est la procréation et l’homosexualité ne peut mener à la procréation. Donc, l’homosexualité est moralement mauvaise. Des individus de toutes espèce sont, par nature, homosexuels. Donc, l’homosexualité n’est pas immorale.

Aucun de ces arguments n’est déductivement valide. Tous prétendent tirer des conclusions morales de prémisses factuelles ou naturelles. Elle franchissent tout le fossé du est-devrait. Donc une leçon est de faire attention. Ne supposez pas que vous pouvez tirer des conclusions morales directement de propositions factuelles, et méfiez-vous des arguments qui le font. Souvenez-vous de notre définition d’un argument moral. Un argument moral est un argument qui inclue au moins une proposition morale. Eh bien, nous pouvons aussi voir que si nous avions un argument déductif valide avec une conclusion morale, il devrait y avoir au moins une proposition morale dans les prémisses de l’argument.

Par exemple, les humains ont évolué pour manger de la viande. Nous devrions vivre en accord avec nos évolution. Donc, nous devrions manger de la viande. Bill gates est riche. Les riches devraient aider les pauvres. Donc, Bill Gates devrait aider les pauvres.

Ces arguments sont corrects tant que leur validité l’est tout autant. Ils évitent le fossé du est-devrait car ils partent d’au moins une prémisse ‘devrait’ à une conclusion ‘devrait’. Vous ne pouvez pas accepter les prémisses, y compris la ou les prémisses ‘devraient’, sans accepter la conclusion. Mais nous ne devrions pas supposer trop rapidement que les arguments qui paraissent franchir le fossé du est-devrait le font effectivement. Souvent, de tels arguments ont une prémisse ‘devrait’ implicite. L’émetteur de l’argument pourrait ne pas dire que les riches doivent aider les pauvres, mais il est peut-être évident qu’ils présupposent cette prémisse. Donc, souvenez-vous d’être charitable.

Nous sommes toujours intéressés de répondre à la version la plus puissante d’un argument que l’on peut identifier. Nous voulons éviter le paralogisme de l’homme de paille. À nouveau, ce paralogisme est discuté dans le document que nous vous avons fournis en semaine 1. Et cela nécéssitera parfois que nous complétions un argument que nous évaluons, dans le sens où l’intention peut être incertains et que nous souhaitons toujours rendre l’argument aussi bon que possible.

Une dernière chose. Souvenez-vous que la déductivité n’est pas la seule voie. Souvenez-vous de l’argument de John Bishop sur l’existence de Dieu. Une fois que l’on a clarifié les prémisses de base,, il faut les défendre. Et parfois, une stratégie inductive peut être plus pertinente.