Platon avait tout faux (au moins sur ça) : être un bon raisonneur éthique
Chacun de nous raisonne sur des questions éthiques, tout le temps. Nous le faisons lorsque nous devons décider de dire au caissier s’il nous a rendu trop d’argent; lorsque nous évaluons une argument politique sur si notre payer doit offrir des soins aux non-citoyens; si nous devons dire un mensonge, petit ou grand, et ainsi de suite.
Qu’est-ce qu’un bon raisonnement éthique implique ? Principalement, de bonnes aptitudes logiques et critiques focalisées sur les problèmes éthiques.
Un bon raisonnement éthique nous demande de donner de bonnes raisons pour faire ou croire quelque chose - par exemple, le végétarianisme ou la légalisation de l’euthanasie - et d’évaluer les arguments de ceux avec qui l’on est en désaccord. Tout cela pour dire que nous devons articuler une théorie morale complexe ou même identifier un principe moral que nous suivons. Toutefois, reconnaître le besoin de raisonnements et d’arguments, nous permet de voir que certaines réponses ne suffiront pas.
Les préjugés, des réponses purement émotionnelles, et les positions qui ne sont pas empiricalement plausibles ne sont pas les seules raisons qui sont inacceptables dans un discours moral - les appels aveugles à l’autorité pourraient rejoindre cette liste - mais elles suffiront pour donner une idée des contraintes lors de la formulation de raisons (but they will be enough to give a sense of the constraints posed by the requirement for reason giving).
Une fois autorisé un lieu pour les raisonnement dans un discours moral, on voit qu’il va y avoir d’autres contraintes, plus générales. Peut-être le plus important, le rôle des raisons impose une contrainte de consistance. La consistance requiert que s’il existe exactement les mêmes raison de supporter une ligne de conduite qu’une autre, alors ces conduites seront également bien ou mal - elles seront aussi bien soutenues ou affaiblies par ces raisons. Si j’objecte au racisme sur la base du ‘toutes les personnes sont égales’ alors je dois m’opposer à aux manifestations d’autres préjugés, comme le sexisme, qui s’opposent à ce principe : sinon il semblera que dans un cas ou l’autre je n’accepte pas du tout que ‘toutes les personnes sont égales’ sont une raison. Ma position ne serait donc pas, en fait, basée sur les raisons que je cite.
Reconnaître le rôle des raisons et du raisonnement en éthique nous permet de donner une idée d’un bon raisonnement éthique.
Un bon raisonneur éthique doit être capable de raisonner logiquement, d’éviter les paralogisme et les inconsistances, de clarifier et d’analyser les concepts, de construire et évaluer des arguments et positions.
Cela requiert un certain ensemble de connaissances, la connaissances des hypothèses (assumptions), conséquences, et critiques de différentes positions ou opinions et positions; connaissance des types d’arguments, et de problèmes courants (par exemple les paralogismes vus comme la fausse dichotomue ou l’amphibology (ambiguity of scope)).
Celles-ci doivent être attachées à certaines valeurs associées au bon raisonnement, comme l’attachement à comprendre les problèmes et opinions, l’attachement au support raisonné (raisoned support) et à l’évaluation des croyances ou affirmations, la volonté de questionner les hypothèses clé et de mettre à l’épreuve les idées reçues, et de l’intérêt dans la recherche de solutions à des questions et problèmes philosophiques.
Ces valeurs sont une partie significantes de l’arsenal du non raisonneur éthique car elles permettent à un engagement d’appliquer les capacités de raisonnement notées plus haut. (These values are a significant part of the good ethical reasoner’s arsenal because they amount to a commitment to apply the reasoning skills noted above). Être capable de reconnaître les paralogismes et inconsistances ne sera d’aucune utilité pour la personne raisonnant sur des questions éthiques si elle n’est pas préparée à suivre ces capacitées là où elles mènent.
Et les bons raisonneurs en éthique doivent être bien informés sur les faits pertinents concernant les cas qu’ils étudient. Ils doivent avoir suffisamment de connaissance sur le champs étudié et sur le cas à portée de main pour apprécier les questions et problèmes particuliers ou communément rencontrés dans ce champs.
En résumé, un bon raisonneur en éthique est une personne qui possèdent des capacités dans une certaine forme de raisonnement, qui a sur le bout des doigts un ensemble de connaissances pertinentes, et qui a à coeur d’utiliser ces capacités et connaissances.
Notez qu’il n’y a rien dans cette description qui suggère qu’un bon raisonneur en éthique ait un accès unique à la vérité morale. Plato disait que les philosophes devraient régner car ils avaient “La capacité de saisir l’éternel et l’immuable… autour desquels ils pouvaient se mouvoir, comme un peintre tourne autour de son modèle, avant de poser les règles de ce monde concernant ce qui est admirable, ou bien, ou bon”, mais personne n’a pensé de même depuis !
Le bon raisonneur en éthique esquissé plus haut est un personnage plus mondain. Reconnaissant la manière par laquelle les positions morales dépendent d’un support raisonné, elle est douée dans la construction et l’évaluation de tels éléments de support. Sa capacité et contribution ne dépend pas de sa conscience de quoi que ce soit tel qu’une “éternelle et immuable vérité morale”. Elle se base davantage sur des standards plus accessibles de raison et d’argumentation, standard du type de ceux qui pourraient être appris dans un cours sur la pensée logique et critique. (The good ethical reasoner sketched above is a more mundane character. Recognising the way in which moral positions depend upon reasoned support, she is skilled in constructing and assessing such support. Her skill and contribution do not depend upon her grasp of anything like ‘eternal and immutable moral truths.’ Rather, it is grounded in more accessible standards of reason and argumentation, standards of the sort one might learn in a course on logical and critical thinking.)